Avec la naissance d'un enfant, la vie du père se transforme en une série de nuits blanches, d'impuissance et d'émotions non exprimées.
La société a l’habitude de discuter des expériences des mères, mais remarque rarement à quel point la paternité devient une épreuve difficile pour les hommes.
La dépression post-partum n’est pas seulement un problème féminin. Les recherches montrent qu’environ 10 % des nouveaux papas présentent des symptômes de ce trouble, même si beaucoup ignorent son existence.

Trouble traditionnellement associé aux femmes, il se déguise souvent chez les hommes en irritabilité ou en apathie.
Les raisons résident dans un changement brutal de mode de vie : manque d’attention de la part du partenaire, obligations financières, manque de lien affectif avec le bébé. La situation est aggravée par les stéréotypes sociaux qui obligent les hommes à cacher leurs sentiments.
Au lieu de parler ouvertement de leurs peurs, ils se plongent dans le travail, évitent la famille ou deviennent agressifs.
Les symptômes de la dépression post-partum masculine peuvent facilement être confondus avec de la fatigue ou un stress temporaire. La perte d’intérêt pour les loisirs, l’isolement, la colère incontrôlable, les pensées obsessionnelles sur l’absurdité de la vie sont des signes alarmants.
Contrairement aux femmes, sujettes aux larmes et à l’apathie, les hommes ont plus souvent des comportements à risque : ils abusent de l’alcool, s’impliquent dans des conflits et se replient sur eux-mêmes.
Ignorer ces signes entraîne de graves conséquences : destruction des relations, problèmes professionnels, pensées suicidaires.
Ce ne sont pas seulement les expériences intérieures qui deviennent des facteurs de provocation. Le chômage, le manque de soutien, les relations stressantes dans le couple ou la dépression du partenaire augmentent les risques.
Les hommes sont moins susceptibles de demander de l’aide, considérant les difficultés émotionnelles comme un signe de faiblesse. Cependant, la dépression ne disparaît pas d’elle-même : la maladie progresse, affectant toute la famille.
Il est essentiel de reconnaître le problème à temps. Si l’humeur dépressive, la colère ou le repli sur soi durent plus de deux semaines et que les pensées d’automutilation deviennent obsessionnelles, une consultation auprès d’un spécialiste est nécessaire.
Le traitement comprend une thérapie comportementale et, dans certains cas, des médicaments.